A Genève, pour la première fois depuis près de 500 ans, une messe catholique a été célébrée à la cathédrale St-Pierre, haut lieu du protestantisme depuis 1535. Quelque 1500 personnes ont assisté à l'événement samedi soir. KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats Ce contenu a été publié le 05 mars 2022 - 21:25 (Keystone-ATS) L'Eglise protestante de Genève avait invité, en 2020, l'Eglise catholique romaine à célébrer une messe à St-Pierre, mais la cérémonie avait été repoussée à deux reprises en raison de la pandémie de Covid-19. Messe des cendres geneve tv. Aucune messe n'a eu lieu à la cathédrale depuis la Réforme genevoise. Samedi, la cathédrale St-Pierre était pleine et des fidèles n'ont pas pu entrer. "Confiance réciproque" "Le conseil de paroisse est conscient de créer un événement à la symbolique très forte", a déclaré devant l'assemblée son président Daniel Pilly. "Une messe après 486 ans est un geste significatif. Nous sommes heureux de pouvoir faire ce pas", a-t-il relevé, rappelant "la fructueuse collaboration oecuménique" entre les deux églises et "la confiance réciproque".
Faut-il s'étonner si les calvinistes genevois ont développé au cours des siècles une allergie à la fonction épiscopale et à tout ce qu'elle représente? Mais l'affaire se corse quand il s'agit de la messe. Au 16 ème siècle, ce mot signifiait à lui seul pour les propagandistes de la Réforme la superstition papiste dont il fallait se débarrasser au plus vite. On votait alors dans notre pays pour ou contre la messe. L'abandon de cette seule pratique équivalait à accepter tout l'édifice réformé. Ne nous étonnons pas si par réaction la messe est devenue le point de ralliement du monde catholique et sa liturgie investie d'une autorité quasi infaillible. Cette histoire a pesé sur le conscient et l'inconscient collectifs des catholiques et des protestants de Genève qui depuis l'abolition des frontières religieuses ont tout de même dû se côtoyer et apprendre à vivre ensemble. Main Home New - Paroisse Saint-François de Sales. D'abord comme chiens et chats, puis acquis à l'œcuménisme dont cette messe devait être sans doute pas le point d'orgue, mais un moment exceptionnel et prophétique.
C'est un profond manque de charité. Ce faux œcuménisme ne s'est pas contenté de mots, il est passé aux actes. L'abbé Desthieux a en effet imposé les cendres au responsable protestant, le pasteur Rolland. Ce qui, en soi, abstraitement, pourrait à la rigueur se concevoir, puisque ce sacramental peut être conféré même aux non-catholiques. Mais dans ce cas, cela ne pourrait se faire qu'en privé. En revanche, ce qui a suivi est parfaitement injustifiable. Messe Catholique Cendres Mercredi Célébration Dans Une Église Catholique Romaine — Photo éditoriale © godongphoto #479930868. En effet, le célébrant a reçu à son tour les cendres des mains du pasteur. Faut-il rappeler que ce sacramental ne peut être imposé que par un prêtre? Et que le geste du pasteur n'a absolument aucune valeur liturgique? En fait, le vicaire épiscopal n'a pas reçu les cendres, mais un simulacre. De plus, c'est un scandale au sens propre. Les 1500 fidèles présents, qui n'ont sans doute pas la formation suffisante, ont dû penser que la cérémonie était licite et valide et, de là, ils ont pu en déduire que le pasteur avait une sorte de pouvoir sacerdotal, alors qu'il n'en possède aucun.