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Jean Badovici Et Eileen Gray

Fri, 05 Jul 2024 11:39:43 +0000

En 1937, elle présente au Pavillon des Temps nouveaux de Le Corbusier, son projet de Centre de vacances et de loisirs intégrant des bungalows préfabriqués et démontables. Dans les années 1946-1947, Eileen Gray qui s'attelle à la recherche de solutions face aux problèmes sociaux de son époque, commence à travailler sur un Centre culturel et social et elle élabore le projet d'un Club ouvrier. En 1956, Jean Badovici meurt à Monaco. En 1960, La villa E-1027 est vendue à Mme Schelbert, une relation de Le Corbusier qu'il fait venir de Suisse. En 1972, le paravent « Le destin » de la collection Jacques Doucet est vendu aux enchères à un prix record à l'hôtel des ventes de Drouot, ce qui contribue à faire redécouvrir Eileen Gray et son œuvre. Elle est nommée Royal designer for industry en Angleterre. En 1973, elle a droit à une rétrospective du RIBA (Royal Institute of Architects) à Londres, à une exposition itinérante aux Etats-Unis et elle est élue Honorary Fellow en irlande. Le 31 octobre 1976, Eileen Gray meurt à Paris.

Eileen Gray Jean Badovici Villa E-1027

Situation Sur une colline surplombant la Méditerranée Roquebrune-Cap-Martin, France, Eileen Gray a construit la maison E-1027 pour partager avec son amant, critique Jean Badovici. Gris construit la maison sur un tronçon isolé de la Riviera française, sur le versant ouest du Cap Martin, surplombant la baie de Monaco. L'architecte a choisi cet endroit pour ses belles vues et la maison construite directement sur le sol. Concept Gray voulait construire une maison pour interagir avec les éléments naturels qui l'entourent, soigneusement étudié le vent et l'angle du soleil à différents moments de la journée et de l'année, et a ainsi pu construire une structure avec une évolution constante, suite à sa par rapport au soleil, le vent et la mer. La structure est sur pilotis, les fines colonnes blanches que Le Corbusier avait rendu célèbre, espaces circuler harmonieusement ensemble, et sur les terrasses et les balcons des chambres spacieuses. Ses murs blancs, l'horizontalité forte, terrasses, garde-corps fait son mobilier enroulement peu et lui donner l'air d'un bateau amarré, flottant entre le paysage et la mer.

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Ainsi disparaît toute discontinuité et se forme une unité équilibrée où toutes les valeurs plastiques se fondent en arabesques de courbes et de droites harmonieuses. Équilibre conventionnel, certes, mais qui correspond parfaitement à la part que le conventionnel prend de plus en plus dans la vie de l'homme moderne. L'homme naturel en effet disparaît peu à peu de chacun de nous pour faire place à un être nouveau dans lequel l'apport social, les acquisitions intellectuelles et morales individuelles ou collectives prennent une place prédominante. Et il est logique que cet être de volonté qui s'est arraché à l'instinct primitif cherche, pour s'y plaire, un monde, une atmosphère qui soient de pures créations de son imagination volontaire. Et cette unité systématique vers laquelle convergent toutes les lignes et à laquelle tendent toutes les valeurs donne aux créations d'Eileen Gray une signification architectonique unique. Les meubles, les tentures, l'atmosphère générale apparaissent comme les composantes d'une âme où l'âme de l'habitant se trouvera complétée et reposée par des rythmes équivalents à son propre rythme intérieur.

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« L'invasion de E-1027 par Le Corbusier se poursuivait », écrit alors Peter Adam, allusion à la réalisation des cinq « unités de camping » et aux « deux bâtiments de deux étages, genre d'auberge sur pilotis » que l'architecte sème dans la région de Menton. Le dernier coup de théâtre aura lieu en 1965, à la mort de Le Corbusier qui se fera enterrer dans le cimetière de Roquebrune, l'Eldorado d'Eileen Gray. Ce feuilleton, s'il souligne la perversité et la misogynie de Le Corbusier, en dit long aussi sur la place qu'occupe Eileen Gray, reconnue aujourd'hui comme une architecte majeure mais dont l'oeuvre fut longtemps sous-estimée. Une architecte qui construisit très peu mais conçut quantité de plans pour autant de projets fantasmés: Maison pour un ingénieur, Atelier pour deux artistes, Centre de vacances (dont Le Corbusier présenta un prototype dans son Pavillon Nouveau, lors de l'Exposition internationale de 1937). Mais Eileen Gray fut aussi et surtout une très grande designer, elle qui persévéra toute sa vie à brouiller les pistes entre mobilier et immobilier, entre aménagement d'intérieur et architecture.

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Le Corbusier, architecte de la villa? La rumeur perdurera jusqu'à sa mort en 1965, sans que les deux véritables créateurs ne réagissent. Les textes réhabilitant Eileen Gray suggèrent cependant qu'elle a peu apprécié les peintures, estimant qu'elles jurent avec la sobriété de la villa. Les années ont passé, les propriétaires se sont succédé. Le mobilier créé par Eileen Gray a été dispersé aux enchères en 1992 et la maison abandonnée, endommagée par des squatteurs. Dans les années 2000, une association financée en partie par la Fondation Le Corbusier, qui s'oppose à un retour aux origines, a mené des travaux de restauration. Les fresques de l'architecte moderniste, dont les principes ont inspiré la construction, doivent donc rester. Le temps est heureusement galant homme. Le vent de la beauté et de la modernité qui souffle sur ce chef-d'œuvre a effacé polémique et rancœur. On visite désormais la villa E-1027 en même temps que le cabanon et les installations de camping créées par Le Corbusier.

Le même besoin de vérité amena aussi Eileen Gray a nier la tradition qui voulait qu'on n'employât jamais qu'une seule matière pour un ensemble décoratif: elle utilise toutes les matières qui lui semblent pouvoir contribuer à la richesse et à l'harmonie de ses ensembles: verre, carton, bois, ciment, béton, cuir, étoffes, crin, miroirs, etc.. Ces matières sont parfois précieuses et travaillées avec un soin, une minutie et une science où se reconnaît l'art subtil et délicat de cette créatrice de beaux laques qu'est Eileen Gray: parfois, au contraire l'artiste utilise pour ses tapis des laines naturelles, pour ses meubles des bois à peine dégrossis. Elle varie la matière des détails selon le caractère des ensembles: et toujours, elle en épuise toutes les possibilités… Des plans transparents de bois ajouré ou de verre, des lames de bois ou de métal, des jeux de lumière, servent à indiquer les plans ou les nuances de la réalité cachée qu'on veut suggérer. Les blancs, les gris et les noirs soulignent la valeur plastique des niasses et ajoutent leur puissance de suggestion propre a celle de l'ensemble.

Formée au travail de la laque par un maître artisan japonais, elle crée des meubles dans la mouvance du style art déco avant de participer, dès le début des années 1920, à « l'esprit nouveau », devenant l'une des pionnières du mobilier à structure en acier tubulaire. Ses réalisations attirent l'attention du mouvement néerlandais De Stijl, qu'elle admire et qui la pousse à élargir ses recherches sur le mobilier et l'aménagement intérieur à l'architecture, dans une démarche de « design total ». La villa E 1027 en est le manifeste. Ce « navire blanc mis en cale sèche à flanc de colline » étire ses lignes épurées et son balcon en forme de coursive le long du littoral, avec la mer pour seul horizon. À première vue, elle est le parfait symbole de l'avant-garde architecturale de l'époque, celle des villas blanches de Le Corbusier ou de la villa Noailles que vient d'achever Robert Mallet-­Stevens, un plus loin à Hyères. Elle se conforme même en tout point aux cinq piliers de l'architecture moderne formulée par Le Corbusier en 1927: construction sur pilotis, toit-terrasse, fenêtre en bandeau, façade et plan libres.