Hépatique des fontaines (Marchantia polymorpha) - Photos: Gilles Weiskircher (Anab) Nom scientifique: Marchantia polymorpha Linnaeus, 1758 Date de l'observation: 25 août 2016 à La Petite Pierre, sur muret humide Famille: Marchantiaceaea Habitat: zones marécageuses, les prairies, le long des ruisseaux et le long des chemins des jardins et parcs. Description: Largement répandue et commune, cette mousse hépatique dioïque présente des lames vert foncé, couchées, incisées et divisées jusqu'à 10 cm de long et 2 cm de large. Le nom de genre Marchantia vient de Marchant, botaniste français du 17ᵉ siècle. Elle se reconnaît facilement à son thalle vert, long de plusieurs centimètres, épais, portant des « chapeaux » dressés. Ce « chapeau » est soit une anthéridie, soit un archégone. Archégones de l'Hépatique des fontaines (Marchantia polymorpha) - Photo: Gilles Weiskircher (Anab) Importance des mousses dans l'écosystème Comme tout organisme vivant, les mousses jouent un rôle dans l'équilibre des écosystèmes et plus largement dans l'environnement qui nous entoure, comme l a rétention de l'eau grâce à leur fonction d'éponge, l a stabilisation du sol, et donc la limitation de l'érosion et l a préparation des sols pour accueillir des plantes à fleurs en créant un substrat riche en matière organique.
Lorsque Linné a publié son Species Plantarum en 1753, l'hépatique était classée dans le genre Anemone d'où son appellation courante d'anémone hépatique. La « théorie des signatures » occupait une place importante dans la médecine médiévale. Elle reposait sur l'analogie entre les parties des plantes et les parties du corps qu'elles étaient censées soigner. Ainsi, l'hépatique était utilisée pour soigner les maladies du foie. On l'employait pour les affections respiratoires comme la toux, les trachéites et les laryngites. À la fin du XIX e siècle, des centaines de tonnes de feuilles fraîches (car la plante perd ses vertus à la dessication) servaient à la fabrication de remèdes comme un vin diurétique en usage interne et cicatrisant en application externe. Les méthodes contemporaines d'analyse chimique des constituants de l'hépatique n'ont pas permis de trouver de principes actifs ayant une valeur médicinale réelle. On la considère aujourd'hui comme une plante toxique. En langage des fleurs, l'hépatique signifie la confiance.
espèce d'hépatiques vivant dans les milieux humides. Au printemps et en été cette plante produit des organes sexuels dont la forme évoque un minuscules palmier. Les thalles (ici des lames vertes fixées au sol par des poils rhizoïdes) sont en réalité de sexes différents: des thalles mâles vont produire des « parapluies » où se développeront les anthéridies (productrices de gamètes mâles, les anthérozoïdes) et des thalles femelles qui produiront des « parapluies » où se développeront des organes femelles, les archégones(producteurs chacun d'un gamète femelle, une oosphère). De la fécondation résulte un zygote diploïde. Il se développe sur place, devient un embryon qui par méioses produit les spores haploïdes. Lorsqu'une spore emportée par le vent, la pluie, arrive sur le sol humide, elle germe pour former un nouveau thalle haploïde. organe femelle Elle est assurée par les corbeilles à propagules en forme de petites coupes se formant à la surface des thalles.
Division La multiplication se fait aussi en début d'automne par division des souches. C'est la méthode préconisée lorsqu'on veut être sûr d'obtenir des plantes identiques comme certaines variétés doubles. Prélevez des éclats sur des pieds mères assez gros pour supporter le dérangement. Replantez aussitôt et arrosez copieusement pour assurer la reprise qui se fait souvent lentement. Laissez faire la nature! Comme la violette et le corydalis, l'anémone hépatique est une plante myrmécochore: la dissémination de ses graines dans le jardin et ailleurs est assurée par les fourmis. En effet, ses graines sont équipées d'un petit appendice charnu appelé élaïosome, particulièrement riche en nutriments (lipides et protéines). Les fourmis les récoltent et les transportent à la fourmilière pour nourrir leurs larves. Après consommation de l'élaïosome, les graines sont évacuées dans la zone des déchets de la fourmilière, emplacement fertile idéal pour leur germination. Les fourmis et les hépatiques vivent ainsi une parfaite relation symbiotique!