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PoÈMe - Les Voiles De Alphonse De Lamartine

Mon, 08 Jul 2024 16:41:52 +0000

Quand j'étais jeune et fier et que j'ouvrais mes ailes, Les ailes de mon âme à tous les vents des mers, Les voiles emportaient ma pensée avec elles, Et mes rêves flottaient sur tous les flots amers. Je voyais dans ce vague où l'horizon se noie Surgir tout verdoyants de pampre et de jasmin Des continents de vie et des îles de joie Où la gloire et l'amour m'appelaient de la main. J'enviais chaque nef qui blanchissait l'écume, Heureuse d'aspirer au rivage inconnu, Et maintenant, assis au bord du cap qui fume, J'ai traversé ces flots et j'en suis revenu. Et j'aime encor ces mers autrefois tant aimées, Non plus comme le champ de mes rêves chéris, Mais comme un champ de mort où mes ailes semées De moi-même partout me montrent les débris. Cet écueil me brisa, ce bord surgit funeste, Ma fortune sombra dans ce calme trompeur; La foudre ici sur moi tomba de l'arc céleste Et chacun de ces flots roule un peu de mon coeur. Alphonse de Lamartine, Oeuvre posthume

  1. Les voiles à lire en Document, Alphonse de LAMARTINE - livre numérique Littérature Poésie - Gratuit

Les Voiles À Lire En Document, Alphonse De Lamartine - Livre Numérique Littérature Poésie - Gratuit

The American clipper ship Flying Cloud at sea under full sail, Antonio Jacobsen, 1913 | Wikimedia Commons Quand j'étais jeune et fier et que j'ouvrais mes ailes, Les ailes de mon âme à tous les vents des mers, Les voiles emportaient ma pensée avec elles, Et mes rêves flottaient sur tous les flots amers. Je voyais dans ce vague où l'horizon se noie Surgir tout verdoyants de pampre et de jasmin Des continents de vie et des îles de joie Où la gloire et l'amour m'appelaient de la main. J'enviais chaque nef qui blanchissait l'écume, Heureuse d'aspirer au rivage inconnu, Et maintenant, assis au bord du cap qui fume, J'ai traversé ces flots et j'en suis revenu. Et j'aime encore ces mers autrefois tant aimées, Non plus comme le champ de mes rêves chéris, Mais comme un champ de mort où mes ailes semées De moi-même partout me montrent les débris. Cet écueil me brisa, ce bord surgit funeste, Ma fortune sombra dans ce calme trompeur; La foudre ici sur moi tomba de l'arc céleste Et chacun de ces flots roule un peu de mon cœur.

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