L'hiver blanchit le dur chemin Tes jours aux méchants sont en proie. La bise mord ta douce main; La haine souffle sur ta joie. La neige emplit le noir sillon. La lumière est diminuée... Ferme ta porte à l'aquilon! Ferme ta vitre à la nuée! Et puis laisse ton coeur ouvert! Le coeur, c'est la sainte fenêtre. Le soleil de brume est couvert; Mais Dieu va rayonner peut-être! Doute du bonheur, fruit mortel; Doute de l'homme plein d'envie; Doute du prêtre et de l'autel; Mais crois à l'amour, ô ma vie! Crois à l'amour, toujours entier, Toujours brillant sous tous les voiles! A l'amour, tison du foyer! A l'amour, rayon des étoiles! Poème Il fait froid - Victor Hugo. Aime, et ne désespère pas. Dans ton âme, où parfois je passe, Où mes vers chuchotent tout bas, Laisse chaque chose à sa place. La fidélité sans ennui, La paix des vertus élevées, Et l'indulgence pour autrui, Eponge des fautes lavées. Dans ta pensée où tout est beau, Que rien ne tombe ou ne recule. Fais de ton amour ton flambeau. On s'éclaire de ce qui brûle. A ces démons d'inimitié Oppose ta douceur sereine, Et reverse leur en pitié Tout ce qu'ils t'ont vomi de haine.
À l'amour, tison du foyer! À l'amour, rayon des étoiles! Aime, et ne désespère pas. Dans ton âme où parfois je passe, Où mes vers chuchotent tout bas, Laisse chaque chose à sa place. La fidélité sans ennui, La paix des vertus élevées, Et l'indulgence pour autrui, Éponge des fautes lavées. Dans ta pensée où tout est beau, Que rien ne tombe ou ne recule; Fais de ton amour ton flambeau. On s'éclaire de ce qui brûle. À ces démons d'inimitié, Oppose ta douceur sereine, Et reverse-leur en pitié Tout ce qu'ils t'ont vomi de haine. La haine, c'est l'hiver du cœur. Plains-les. Mais garde ton courage. Poème - Il fait froid de Victor Hugo. Garde ton sourire vainqueur; Bel arc-en-ciel, sors de l'orage! Garde ton amour éternel. L'hiver, l'astre éteint-il sa flamme? Dieu ne retire rien du ciel; Ne retire rien de ton âme! Décembre 18..
L'hiver blanchit le dur chemin. Tes jours aux méchants sont en proie. La bise mord ta douce main; La haine souffle sur ta joie. La neige emplit le noir sillon. La lumière est diminuée… – Ferme ta porte à l'aquilon! Ferme ta vitre à la nuée! Et puis laisse ton coeur ouvert! Le coeur, c'est la sainte fenêtre. Le soleil de brume est couvert; Mais Dieu va rayonner peut-être! Doute du bonheur, fruit mortel; Doute de l'homme plein d'envie; Doute du prêtre et de l'autel; Mais crois à l'amour, ô ma vie! Il fait froid, poème de Victor Hugo. Crois à l'amour, toujours entier, Toujours brillant sous tous les voiles! A l'amour, tison du foyer! A l'amour rayon des étoiles! Aime et ne désespère pas, Dans ton âme où parfois je passe, Où mes vers chuchotent tout bas, Laisse chaque chose à sa place. La fidélité sans ennui, La paix des vertus élevées, Et l'indulgence pour autrui, Éponge des fautes lavées. Dans ta pensée où tout est beau, Que rien ne tombe ou ne recule. Fais de ton amour ton flambeau. On s'éclaire de ce qui brûle. A ces démons d'inimitié, Oppose ta douceur sereine, Et reverse-leur en pitié Tout ce qu'ils t'ont vomi de haine.
Que reste-t-il de cette œuvre immense? Aujourd'hui de plus en plus négligée, la poésie demeure le bréviaire des romantiques, des sentimentaux, des fins lettrés. Celle de Hugo, après une gloire sans équivalent, est peu à peu tombée sinon dans l'oubli, du moins dans le mépris de quelques fins palais, qui ont vu en Baudelaire, en Rimbaud, des auteurs plus modernes, plus concis, plus parfaits. Les formes classiques sont tombées en désuétude; on reproche à Hugo du vide, du factice, son souffle peut passer pour une amplification d'éléments sans cesse réitérés. Il fait froid de victor hugo saavedra. Va-t-il s'enfoncer de tout son poids dans la glaise de l'oubli? Gageons que non. Car dans les centaines voire milliers de poèmes du visionnaire, il y a au moins trente ou quarante chefs-d'œuvres absolus. L'école et l'université l'enseignent; en parcourant ses différents recueils, le mélomane reconnaîtra aisément des vers que Fauré, Reynaldo Hahn ou Gounod ont mis en musique. Mais surtout, les vrais amateurs de poésie s'enfonceront dans cette masse touffue de mots et de sons, de vertiges métaphysiques et de certitudes de beauté.
A force de travail, à force de creuser les sens et de marier mots et images avec une force stupéfiante, il est passé du talent au talent exceptionnel, puis au génie universel et sans équivalent dans l'histoire de la littérature. C'est peut-être par les deux-cents poèmes d' Au bord de l'infini que Hugo fait mentir ses détracteurs les plus acharnés; l'inquiétude post-chrétienne, la foi sublimée et sublimante, et en définitive sublime, l'ouverture métaphysique en font un astre ténébreux, charbonneux et plein de lumières cachées: oui Victor Hugo a eu la folie d'écrire quelques milliers de pages – qui s'en plaindrait? qui pourra parcourir tout au long de sa vie des sonnets, des alexandrins, des romans merveilleux, allant de découvertes en redécouvertes, de déceptions en illuminations; oui Victor Hugo a eu raison de se prendre pour Victor Hugo; il croyait en Dieu, et, semble-t-il, Dieu croyait en lui. Frédéric Wagner À visiter: la Maison de Victor Hugo, 6 place des Vosges, 75004 Paris WUKALI 20/08/2015 Courrier des lecteurs: Illustration de l'entête: Victor Hugo photo: Maison de Victor Hugo Fondateur et rédacteur-en-chef de WUKALI, directeur de publication, ancien élève de l'École du Louvre